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dimanche 20 décembre 2009

10 - Eloge de la civilisation

Voici une lettre envoyée à une journaliste qui avait écrit un article sur les sauvages d'Amazonie.

Madame,

Vous êtes l’auteur d’un article qui m’a réellement fâché. Il s’agit du reportage sur les Papous, filmés par l’équipe de Nicolas Hulot. Le sujet est trop passionnant pour que je ne réagisse pas. Dans votre article (« France-Soir » du mercredi 27 décembre 2000, page 28) ce sujet est traité de manière outrageusement convenue, et c’est une réelle et inadmissible offense à la Civilisation que de faire implicitement l’éloge d’une véritable forme de sauvagerie encore « en vigueur » de nos jours… Etes-vous une authentique journaliste digne de ce nom ou bien un instrument d’abrutissement du public, enjolivant l’infâme réalité pour mieux plaire à votre lectorat, complice dans la bêtise ?

En effet, vous écrivez en conclusion de votre article :

«Ce qui peut nous amener à penser que le sauvage n’est pas forcément celui que l’on croit…»

Dernièrement j’ai vu dans une émission télévisée un reportage sur les indigènes d’Amazonie. Le sujet du reportage traitait du recul de la forêt amazonienne face à l’avancée inexorable de la civilisation, et de fait, du déclin d’une poignée de quelconques indigènes (je ne me souviens pas du nom de cette primitive peuplade). Le reportage, comme on pouvait s’y attendre, était loin d’être impartial, le commentateur prenant résolument le parti des indigènes menacés par la civilisation.

A un moment du reportage le discours était formaté selon les strictes normes occidentales en vigueur aujourd’hui : défense sotte et aveugle de la minorité. Parce que c’est la minorité. L’article dont vous êtes l’auteur est de la même veine : une bien piètre éloquence pour la défense d’une cause qui n’en vaut vraiment pas la peine…

Voilà de quoi il était notamment question dans ce reportage télévisé : le commentateur déplorait que la civilisation ait transformé ces guerriers légendaires en paisibles agriculteurs. Là, je ne comprends plus rien… N’est-ce pas justement cela le progrès ? Ferait-on aujourd’hui l’éloge de la guerre lorsque la cause est télégénique (comme dans le reportage réalisé par l’équipe de Nicolas Hulot), « écologique », bref, lorsque la cause est à la mode ? Nous fustigeons la guerre chez nous, mais chez ces sauvages elle serait jolie, pittoresque, et surtout «culturelle» à nos yeux ? On traite ces hommes comme on traiterait une espèce animale en voie de disparition dans un parc naturel : on voudrait que ces indigènes continuent à s’entretuer dans leur jungle selon leurs traditions millénaires, au nom de la préservation du patrimoine ethnique humain, au nom du respect de leurs mœurs de peuplades primitives… Comme lorsqu’on conserve des pièces rares dans un musée. Mais là ce sont des êtres humains qui remplacent les vieilleries. En fait on en fait une espèce de canards sauvages labellisée « espèce protégée ». Parce qu’aujourd’hui la mode est au naturel, aux produits « bio ».

De nos jours il faut se faire le défenseur de ces espèces de minorités en voix de déclin, au détriment de la souveraine majorité qui ne cesse d’étendre son influence sur celles-ci, et pour être bien vu, pour être à la mode, il faut même être contre la civilisation, la nôtre je veux dire ! Alors que l’on ne cesse de chanter, de glorifier, d’encenser dès l’école primaire les civilisations romaines, grecques, étrusques, etc. (qui ont tant apporté aux peuplades primitives d’Europe, dont en Gaule) il faudrait dénigrer notre propre civilisation qui est pourtant le beau fruit issu de ces vergers antiques… Et tout ça parce que nous apportons chez ces indigènes primitifs la même chose qu’ont apportée les Grecs chez les Gaulois : la Civilisation (je veux parler ici bien entendu de la civilisation digne de ce nom). Si on continue ce discours crétinisant envers ces va-nu-pieds des forêts d’Amazonie ou de Nouvelle Guinée, dans mille ans ces pauvres dégénérés en seront au même point. Ce seront des espèces de bêtes en comparaison avec les représentants du fleuron des civilisations d’alors. Nul aujourd’hui n’ose plus appeler un chat un chat, et affirmer publiquement que les sauvages sont précisément ceux qui s’ingénient à vivre dans les bois… Il est très à la mode dans notre société « télévisuelle », consensuelle et pour ainsi dire dévoyée par ce journalisme de masse crétinisant que vous représentez, de déclarer que les sauvages c’est nous, et pas eux, pas ces « coureurs des bois »… A croire que l’idéal du progrès est de se manger entre ennemis, et même parfois entre amis, comme le font ces « sauvages modèles » que vous défendez si bien, et qui auraient su préserver leur prétendue vertu originelle presque biblique…

Comment ose-t-on dire que la civilisation a apporté le déclin à ces barbares ? On voudrait, au nom du respect de leurs piètres traditions d’hommes des bois, les maintenir dans leurs obscures superstitions. Où est le progrès là-dedans ? Nous apportons la lumière du savoir, de la connaissance, de la science et de l’intelligence, des arts, nous les hommes civilisés. Et le contact avec les civilisations moins évoluées est une bénédiction pour ces dernières, et non une calamité comme on voudrait nous le faire croire. D’un seul coup nous leur faisons faire un bond en avant de plusieurs milliers d’années à ces sauvages ! Où est le mal ? C’est cela précisément le progrès. Les civilisations sont toutes destinées à progresser. Et ce n’est pas en voulant maintenir les hommes dans leur ignorance que l’on fait un acte de philanthropie… Bien au contraire. Imaginez que les peuples voisins de la gaule n’auraient jamais voulu avoir de contact avec nous, au nom de ce même respect déplacé que nos contemporains écologistes éprouvent envers ces peuplades primitives : aujourd’hui nous en serions peut-être encore en train de traîner dans les bois comme des pouilleux vêtus de peaux de lapins. Et vive l’homme qui a su, comme vous l’écrivez dans votre article, « conserver une proximité physique et spirituelle avec la nature » !

Je ne suis pas ennemi de la civilisation, vous l’aurez compris. On ne peut pas gêner l’existence de millions de gens civilisés à cause d’une poignée d’attardés emplumés. La forêt amazonienne appartient aux vainqueurs. Les terres vierges de la Nouvelle-Guinée appartiennent aux vrais dominants, et non pas aux hommes des bois, vagues créatures humaines mi-dégénérées, mi-déchues. Ces terres appartiennent aux hommes policés, instruits, édifiés selon les saines lumières de l’Intelligence, et non pas aux esprits et autres improbables divinités inventées par des idolâtres mal chaussés. Nous marchons sur la Lune pendant que ces indigènes courent après du gibier, la sarbacane aux lèvres. Pas pour le plaisir, comme nos chasseurs le font, non : pour survivre. Ils en sont encore à ce stade. Le plaisir est un signe de civilisation qui nous éloigne de l’état d’animalité. Leur esprit ainsi mobilisé par la nécessité la plus primaire n’a aucune chance d’évoluer si on ne les aide pas.

Cessons d’admirer ces piètres semblables encore à l’âge de pierre et civilisons-les une bonne fois pour toutes ! Arrêtons de faire l’éloge du « bio » à outrance. La civilisation, la culture, c’est ce qui reste à l’homme une fois qu’il s’est affranchi de la sauvagerie.

Il aurait été si intelligent, si évolué, si civilisé, si opportunément journalistique dans votre article de vous faire le défenseur de la Civilisation à travers un tel sujet, quitte à choquer votre lectorat, ces contemporains convaincus eux aussi de n’être que des sauvages sachant lire « France-Soir », tout juste bons à s’extasier devant leurs semblables de Nouvelle-Guinée. Papous pas si sauvages que ça selon les saints préjugés en vigueur dans notre société, mais cependant vêtus de plumes et allant quérir leur pitance la sarbacane à la main… Au lieu de cela vous ne faites que le procès (certaines phrases de votre article sont révélatrices) de cette civilisation qui vous a donné les moyens d’être bien chaussée, et défendez ce qui est fondamentalement indéfendable : la sauvagerie dans son expression la plus triviale.

Je vous offre l’occasion, Madame, de défendre votre point de vue qui est, il faut l’avouer, philosophiquement très choquant. A moins qu’en guise de réponse à ma lettre, vous estimant si peu digne de vertu, si dénaturée, si éloignée de cette « proximité physique et spirituelle avec la nature », si peu civilisée enfin, vous ne préfériez donner la parole à un de ces indigènes incultes, analphabètes, ignorant et superstitieux dont vous semblez faire si grand cas dans votre article…

Avec l’espoir de ne vous avoir point véritablement offensée à travers mes propos parfois un peu virulents, et de vous avoir plus salutairement instruite sur quelques évidences de ce monde si souvent et si facilement dénigrées, je vous prie de croire, Madame, à ma parfaite considération.

SUITE

Quelques tribus de primitifs ne sauraient détenir la vérité, encore moins imposer leurs lois aux millions de gens civilisés que nous sommes. Cessons de sottement associer la civilisation à la barbarie et de trouver des délicatesses à la gent des bois ! Si pour vous les coureurs des forêts ne sont pas des sauvages, alors qu'est-ce que c'est ? Des lettrés, des académiciens, des mondains, des citadins peut-être ?

Je sais, la loi implicite du "politiquement imbécile" consiste à ne pas employer certains termes "offensants" comme VIEUX, INFIRME, NOIR... Il faut dire SENIOR, PERSONNE A MOBILITE REDUITE, BLACK...

Moi j'appelle un vieux un vieux, un Noir un Noir, un sauvage un sauvage.

A quand l'interdiction d'appeler un Noir un Noir, un sauvage un sauvage ? A vous entendre on devrait tous singer les hommes des bois, courir après des antilopes, manger des racines, se mettre des anneaux dans le nez juste pour paraître civilisés, écologiques, bref pour être "politiquement imbéciles".

Je refuse de me faire le complice de cette mode stupide consistant à trouver une légitimité à l'ignorance, à la sauvagerie, à la misère à travers ces peuplades idéalisées par quelques naïfs et irresponsables.

L'homme n'est pas fait vivre éternellement à quatre pattes mais pour progresser, évoluer, grandir. En tant qu'êtres évolués nous avons un devoir envers ces peuplades primitives : celui de les sortir de leur obscurité en leur désignant les hauteurs radieuses du savoir. Les inconscients de votre espèce, eux, préfèrent laisser ces indigents dans leurs superstitions régressives au nom d'une conception de l'homme parfaitement restrictive, pro-minoritaire et par conséquent faussement humaniste. Comme si les modèles des minorités ethniques étaient nécessairement exemplaires...

Vive la civilisation et ses vertus élévatrices !

9 - La mort de l'ourse Cannelle

Un ours de plus ou de moins dans les Pyrénées, quelle importance au regard de l'écologie planétaire ? Le problème est plus dans les têtes conditionnées par l'air du temps, réglées sur des valeurs à la mode, que sur le terrain. Pendant un siècle la Terre a fort bien tourné sans les ours dans les Pyrénées. En quoi l'absence de ce prédateur a-t-elle empêché les gens et les autres animaux de vivre ? Au contraire, combien de vies humaines ont ainsi été épargnées dans les Pyrénées depuis la disparition de l'ours ? L'avantage de sa disparition est réel, tout comme est réel l'avantage de la disparition du loup de la totalité de notre territoire.

Un siècle après la disparition de l'ours des Pyrénées l'Homme a voulu le réintroduire dans son ancien habitat. L'échec fut total. Selon certains, cet échec serait le prélude à une sorte de fin du monde, juste parce qu'une ourse n'a pas survécu à sa nouvelle condition d'animal sauvage... (Remarquons au passage que cette liberté d'artifice l'a tuée, alors que la cage l'aurait sauvée.) Bref, d'après les écologistes ce serait une catastrophe... Allez donc dire ça aux gens qui souffrent la faim dans les pays pauvres ! Soyons sérieux, et surtout faisons preuve de décence car les vraies catastrophes sont ailleurs en vérité.

Pendant un siècle il n'y a pas eu d'ours dans les Pyrénées. Où est-elle cette prétendue catastrophe longue de un siècle? Je ne suis pas anti-écologiste, bien au contraire. Seulement je défends les vraies causes écologiques sans me ranger aux côtés de ces parisiens épris de jolis sentiments par pure sensiblerie, qui pensent avec les fibres les plus légères de leur coeur citadin, incapables qu'ils sont d'analyser les situations sur le terrain.

Certaines bonne âmes se lamentent sur le sort de l'ourse Cannelle tuée par un chasseur de manière anecdotique, et qui plus est tombée proprement, nettement sous ses balles, mais je ne les entends nullement élever la voix concernant le sort des millions d'animaux que nous torturons industriellement, que nous massacrons sans aucune pitié dans les abattoirs, véritables camps d'exterminations pour volailles, ovins, porcins, bovins, lieux absolument indignes de gens civilisés ! Et tout ça au nom de nos estomacs de nantis infoutus de s'abstenir d'ingérer de la viande. Alors que l'homme pourrait fort bien s'en passer et vivre en meilleure santé en remplaçant la viande par des protéines issues de produits non carnés (laitages, végétaux, oeufs, poissons).

Il n'y a pas de progrès véritable sans rupture avec certaines habitudes ancestrales. Le problème de l'ours des Pyrénées a surtout valeur de symbole. Dans les faits, l'ours est un problème insignifiant au regard des abattoirs qui sont des lieux d'abomination extrême. Là, à un rythme industriel on met fin à l'existence de millions d'animaux (élevés en batteries dans le pire des cas). Remarquons que la mort de l'ourse Cannelle émeut surtout les "parisiens" carnassiers au coeur de porcelaine. Ils ont certes des moeurs délicates, mais aussi des palais fins, des estomacs avides de chair animale...

Le comble en ce cas, n'est-ce pas de se désoler avec des trémolos dans la voix -et la bouche pleine- de la disparition de l'ours des Pyrénées ? Se désoler en plein dîner du sort de l'ourse tuée par un chasseur, se désoler de la sorte autour d'un gigot d'agneau ou d'un pot-au-feu, quelle ironie ! Perversité inouïe des moeurs écologiques !

Avant de vouloir faire évoluer les mentalités en visant les sommets, commencez par le bas, vous les défenseurs de belles causes. Allez d'abord répandre l'idée que les abattoirs industriels sont des abominations, au lieu d'aller stérilement voler au secours d'un individu dont l'espèce est de toute façon en voie d'extinction. Faites-vous végétariens. Allez militer pour l'abolition des abattoirs. Allez manifester contre la puissante institution bouchère. Là vous serez cohérents, là vous serez héroïques, là vous ne serez pas vain. Laissez donc de côté votre ourse Cannelle, allez plutôt brandir des pancartes dans les abattoirs, les boucheries industrielles et artisanales. Vous y délivrerez un vrai message écologique.

Et relativiserez la mort de l'ours Cannelle, soyons-en persuadés.

Je ne suis pas animé par la sensiblerie citadine mais par de vrais sentiments de justice, par une pensée lucide, pénétrante des problèmes liés à l'écologie, à nos rapport avec la gent animale. Imaginez que l'espèce en voie d'extinction réintroduite dans son ancien élément naturel ne fût pas l'ours des Pyrénées mais le mulot commun de nos plaines... Monteriez-vous ainsi au créneau pour défendre ce minuscule rongeur ? Lui n'a pas l'avantage, au contraire de l'ours, d'être gros donc visible à l'échelle humaine, et surtout il n'inspire pas le même degré de sympathie chez les humains, ce qui est un facteur parfaitement arbitraire. Donc injuste. Ce que vous feignez d'ignorer, me semble-t-il, vous les défenseurs de l'ours des Pyrénées. L'ours a pour lui d'être gros et touchant. Il a ses doubles en peluche dans notre mémoire collective. Le mulot lui n'a pas cette place de choix dans le coeur des hommes. Abolissons d'abord ces espèces de privilèges accordés aux animaux, rendons-les égaux devant la souffrance qu'on leur inflige, ensuite vous pourrez me reparler de votre ours des Pyrénées.

8 - L'ours contre-nature

L'agitation ridicule autour de l'ourse Cannelle tuée récemment est significative de l'état d'esprit de notre société prompte à s'émouvoir pour des phénomènes spécifiques qui collent à l'air du temps, aussi minuscules soient-ils. A l'échelle locale et planétaire les conséquences de la disparition de l'ours des Pyrénées sont insignifiantes. Les seuls dommages sont d'ordre symbolique, politique, psychologique, culturel, mais certainement pas écologique. En somme, une "catastrophe" très artificielle, grossie au point que des millions de citoyens en France dans le monde se sentent concernés par la mort de Cannelle... Quand la multitude d'âmes sensibles (se délectant par ailleurs de viandes bouchères issues des ignobles abattoirs) se désole de la disparition du plantigrade, je me chagrine de constater avec quelle facilité on peut contaminer les esprits sur des sujets aussi dérisoires que la disparition du dernier représentant d'une espèce animale en voie d'extinction.

Le règne animal comme tout ce qui existe en ce monde n'est pas figé, il est en constante évolution. Le changement est dans l'ordre normal des choses. Toute espèce est vouée à disparaître un jour. Lentement ou sous l'effet de forces majeures. Les forces majeures (poussée de la civilisation, accidents, pollutions) sont aussi une forme de sélection naturelle, que ces forces dominantes soient générées par l'Homme ou par les volcans. Non seulement l'Homme fait partie du monde, mais il est également à son sommet. Il n'y a pas que les cailloux et les quadrupèdes qui font la loi sur Terre, n'en déplaise aux écologistes qui ont tendance à négliger la légitimité de l'espèce humaine dans les changements du milieu naturel. Qui oserait prétendre que les rats, les moustiques, les blattes ont un droit de nuisance sur l'Homme sous prétexte qu'ils sont la Nature ?

Nature et urbanisation sont des réalités faisant partie de ce monde. En quoi l'urbanisation, la civilisation devraient être sacrifiées à la cause de l'état sauvage ? Au contraire, la ville est vertueuse, l'ours nuisible. La preuve dans les faits et l'actualité : l'Homme avance, l'ours recule.

En dépit des efforts de l'Homme, créature intelligente aux idées baroques, l'ours des Pyrénées ne s'enracine décidément pas dans ce qui fut jadis son milieu (et peu importent les causes de cet échec : accidentelles ou naturelles, elles sont significatives)... Preuve qu'il n'a plus sa place dans les Pyrénées.

On peut certes le déplorer, mais c'est ainsi.

Réintroduire l'ours dans les Pyrénées, dans quel but ? Même la gratuité du geste ne paie pas dans ce monde réglé sur des lois souveraines. Les bonnes âmes en ont d'ailleurs eu pour leurs frais... Douce folie que de s'acharner à replanter une racine brisée ! De même, ne serait-il pas ridicule de regretter la disparition des dinosaures ? Quel sens y aurait-il à réintroduire en 2004 les meutes de loups dans les forêts autour de Paris ? Fondamentalement la disparition de Cannelle a peu d'importance. Le règne du vivant est influencé par les forces dominantes : les astres font les marées, l'Homme fait les courants. Le phénomène de la sélection naturelle dans lequel l'Homme est intimement inclus opère et jouit aujourd'hui de tous ses droits en venant d'éliminer l'ourse Cannelle, avatar monstrueux de notre vision du monde "plantigradiste", "lycanthropiste", "dodoïste".

7 - L'hystérie écologique

Les savants autrefois étaient unanimes : la terre était plate, puis c'était le soleil qui lui tournait autour, ensuite (au dix-neuvième siècle, ce qui ne fait pas si longtemps) ces infaillibles érudits prétendaient que les souris naissaient spontanément dans les granges, les greniers, voire à partir de touffes de foin mélangées de bouts de chiffons.

Ces illustres "barbes d'argent" fort doctement émettaient d'immortelles âneries que le reste de l'humanité -encore plus sotte et ignare que ces gourous parlant le latin- gobait sans broncher.

En médecine on a vu également des cohortes de pondeurs de sornettes.

Nos scientifiques contaminés par la pensée écologiste traînent eux aussi les hérésies de leur époque. Ils seront à leur tour raillés par leurs descendants qui les traiteront de naïfs.

Nous ne constatons les effets de la pollution que dans les médias, pas dans le concret. Quant au réchauffement climatique, il est naturel selon moi.

Jusqu'à maintenant je n'ai pas été une seule fois victime d'empoisonnement, d'asphyxie ou de je ne sais quels désagréments d'origine alimentaire, même quand je me rends dans des grande villes. Je ne connais aucun cas de maladie, de décès, d'infirmité dus à des ingestions de légumes cultivés sur nos terres prétendument empoisonnées, viciées, dénaturées.

En revanche comme tout le monde je connais bien des cas d'empoisonnements par baies sauvages, champignons vénéneux ou plantes médicinales mal dosées : la nature ne fait pas de cadeau aux citadins pétris de sensiblerie écologique !

A entendre les écologistes exaltés, la fin du monde est proche, les éléments vont se déchaîner pour détruire toutes les villes, les eaux recouvrir les continents, le feu tomber du ciel...

Cessons d'alimenter la psychose mondiale ! En l'an 1000 l'on s'attendait à la fin des temps, certains voyaient des signes terribles dans les nues. Aujourd'hui on tremble devant le cataclysme écologique qui, jurent les adeptes de la "cause verte", est pour demain !

La planète, considérée comme un seul homme, est aussi capable de délirer environ une fois tous les millénaires...

Jeter un papier par terre ou dans une poubelle ne fait que déplacer le problème. Qui n'en est pas un d'ailleurs.

Brûler à petit feu le pétrole pour faire durer les réserves encore mille ans ou tout dépenser en quelques années sans aucune modération, à l'échelle géologique le résultat sera le même : zéro.

Une éruption volcanique moyenne rejette en une seule journée dans l'atmosphère l'équivalent de plusieurs années de "pollution" industrielle mondiale. Or les éruptions volcaniques sont constantes depuis l'origine de la Terre. Des milliards de tonnes de "déchets" naturels ont ainsi été rejetés dans notre atmosphère pour enrichir la planète ou bien faire fluctuer avec fruit sa température générale.

C'est surtout dans les têtes que l'économie d'énergie -donc la réduction de pollution- a des effets.

De même pourquoi s'alarmer de la disparition d'espèces ? Il est normal que des espèces disparaissent pour que d'autres apparaissent. C'est la loi de la vie depuis toujours. Et lorsque c'est l'homme en action (un pléonasme en fait : une des caractéristiques de l'homme n'est-elle pas d'agir sur son environnement ?) qui génère des disparitions d'espèces nuisibles ou dangereuses (l'ours des Pyrénées, le loup) ou qui combat ces espèces sans parvenir à les faire disparaître en dépit de son génie (les virus, les rats vecteurs de maladies, le ver solitaire, etc.), lorsque c'est l'homme disais-je qui est à l'origine de ces disparitions d'espèces, ne faut-il pas s'en réjouir au lieu de s'en chagriner ?

Certes des espèces d'huîtres ou de végétaux utiles disparaissent, ce qui est regrettable pour la nature et aussi pour l'homme qui ne maîtrise pas toujours les effets de son activité. Mais en règle générale l'homme dans bien des domaines fait beaucoup mieux que simplement imiter la nature et ses lentes, laborieuses sélections dites "naturelles" : il la dépasse.

Il fait bien mieux que la nature en opérant, par exemple, des croisements de fruits pour faire naître de nouvelles espèces que la nature seule aurait été incapable de produire.

La nature fait souvent les choses en petit, amer, immangeable et "avec plein d'épines". L'homme fait opulent, juteux, sucré et en "peau de pêche".

L'homme opère lui aussi des sélections non pas bêtement NATURELLES mais génialement HUMAINES.

C'est à dire dix millions de fois plus vite que ne le fait la nature. Et dix fois mieux.

Pour que la nature seule nous débarrassât des loups, il aurait fallu patienter passivement pendant des millénaires. Donc attendre que des centaines de milliers de troupeaux ovins de nos descendants se fassent dévorer "naturellement" (autant dire : avec l'assentiment des écologistes).

Laisser faire de la sorte la nature, c'est aussi une manière d'agir sur elle artificiellement. Ne pas agir sur les éléments quand on peut agir, c'est une façon d'agir par nature interposée. Laisser la nature s'approprier l'espace vital de l'homme, c'est faire comme si l'homme n'était pas présent sur la planète. Or il est présent.

Un jardinier qui décide de laisser la nature s'occuper de son potager n'agit pas naturellement puisque lui le jardinier fait aussi partie de la nature au même titre que l'insecte sur ses pommes ou l'abeille dans ses fleurs. Dés lors que l'homme foule le sol de sa planète, il y a automatiquement pollution, si on entend par le terme "pollution" toute activité humaine qui se répercute de manière durable sur les éléments.

L'hippopotame a aussi une action durable, définitive, irréversible sur son environnement, de même que l'autruche ou le ver de terre.

Alors pourquoi l'homme, ce roi des créatures, n'aurait-il pas le droit lui aussi de marquer le sol de son empreinte, le ciel de ses rêves, la lune du feu de ses astronefs ?

6 - L'écologie et ses abus de langage

Je suis d'accord avec le souci général actuel de l'écologie, à condition de ne pas tomber dans l'excès inverse, à savoir ne voir le salut QUE dans l'écologie. Et ne pas se faire piéger par les formes du langage. Ainsi on appelle une voiture "propre" une voiture consommant PEU de carburant. Mais est-ce que produire PEU de pollution c'est être "propre" ?

Et puis produire "peu" de polluant, certes cela est bien mais par rapport à quel critère ?

Le seul critère actuellement en vigueur pour qualifier une voiture "propre", c'est la référence aux anciennes voitures qui elles consommaient plus... PLUS, MOINS : des termes arbitraires qui, tels quels, ne signifient rien.

Une voiture actuelle qui pollue, même si elle pollue moins qu'une voiture d'il y a dix ans n'est pas une voiture propre. Le raisonnement est exactement le même que dans cette publicité qui dit "CONSOMMEZ CINQ FRUITS ET LÉGUMES PAR JOUR". Ce qui a peu de sens. Manger cinq fruits par jour cela peut être aussi bien cinq cerises que cinq pastèques ou cinq bananes... Pour la pollution c'est la même chose : une "VOITURE PROPRE" est un abus de langage entretenu par des journalistes et des hommes politiques sachant orienter les esprits avec des termes choisis. Et puis prenez deux voitures "propres" : elles pollueront autant qu'une seule voiture "pas propre". Si on fabrique des voitures "propres" pour inciter à augmenter le parc automobile, quel sens cela peut-il avoir puisqu'au final la pollution due à l'incitation à rouler plus et à fabriquer plus de voitures dites "propres" sera la MÊME, voire pire ?

Croire ou ne pas croire à l'énergie propre est un faux problème.

Le vrai problème est qu'à partir du vingtième siècle avec l'essor des sociétés industrialisées et grâce à l'abondance du pétrole les Dupont ont eu accès au moteur thermique à explosion.

De là des besoins futiles, superflus, ludiques, purement culturels, voire suscités par de simples impératifs inhérents à la mode ont été créés avec l'avènement du moteur à explosion à la portée de tous (et même des chômeurs) : faire sa promenade dominicale, aller chercher les enfants à l'école, amener le chien chez le vétérinaire, partir en vacances, etc.

Aujourd'hui, après des décennies de ces habitudes de luxe, ces "besoins essentiels" liés à la voiture sont devenus dans nos têtes des nécessités quasi naturelles et même des droits revendiqués par les plus pauvres. Comme si posséder une voiture était un impératif... En être privé est d'ailleurs ressenti par la plupart d'entre nous comme une atteinte à sa dignité d'occidental.

Le principe est le même en ce qui concerne les produits alimentaires vendus en grands surfaces. Avant l'avènement des grandes surfaces il y a quarante ans, les prix des aliments étaient légèrement supérieurs aux prix des produits industriels actuels. C'étaient les prix normaux. Sont arrivées les grandes surfaces qui ont fait baisser les prix des produits alimentaires en baissant leur qualité en même temps. Les générations élevées avec ces grandes surfaces et nourries aux produits industriels s'imaginent que ce qu'ils ingurgitent depuis toujours à prix démocratique est la norme en terme économico-qualitatif...

Après quarante ans de despotisme des produits industriels à bas coûts imposés par les industriels à notre société avide d'économie alimentaire, nous revenons peu à peu aux produits d'avant l'avènement des grandes surfaces, produits qui étaient tous "bio" par définition. Rappelons que le terme "BIO" est récent et désigne tout bêtement un produit alimentaire sain et de qualité issu du jardin ou de la ferme sorti de terre de manière traditionnelle, sans la "protection" et l'aide de produits chimiques. Un produit sorti d'une terre saine tout simplement, avec la seule "huile de coude" du fermier selon la méthode classique millénaire, et non avec des béquilles chimiques. Ce mode de production "naturel" de qualité mais sans protection chimique entraîne nécessairement un certain taux de pertes, mais cela est NORMAL dans l'agriculture traditionnelle (agriculture dite "bio").

C'est notre mentalité contemporaine polluée par l'idée stupide de rentabilité, de performance appliquée jusque dans la croissance des produits agricoles qu'il faut remettre à l'heure. C'est cette mentalité qui a déréglé nos jugements. Nous ne trouvons plus normal ces taux naturels de pertes dans la culture traditionnelle et trouvons normaux tous ces produits de qualité médiocre que nous consommons depuis notre naissance. Nous n'avons jamais connu les produits "bio" d'avant l'avènement des grandes surfaces qui se sont mises à initier et diffuser les produits alimentaires industriels, notre seule référence est le produit industriel de qualité médiocre.

Pour le consommateur, afin de passer des produits industriels aux produits dit "bio" il faut qu'il revoie les prix à la hausse. C'est là qu'est le coeur de l'affaire. C'est un raisonnement bien fallacieux que de prétendre que les produits "bio" sont chers. Les prix des produits dit "bios" sont parfaitement normaux. C'est le prix que les gens ont payé de tous temps.

Jusqu'à l'arrivée des grandes surfaces.

Ce sont les prix des produits de piètre qualité qui ont été baissés depuis l'avènement des grandes surfaces et non les prix des produits sains qui ont été augmentés (ensuite qu'il y ait des abus dans l'excès des prix sous prétexte du label " bio" est une autre affaire).

Pour l'énergie "propre", le raisonnement est du même ordre d'idée. L'industrie triomphante a offert ces joujoux polluants que sont les voitures à chaque citoyen moyen. Ce qui à persuadé les foules des sociétés nanties que la voiture était un bien de consommation naturel accessible au moindre envieux au même titre que la tomate "industrielle" caoutchouteuse et sans goût est considérée par ces mêmes consommateurs comme un produit démocratique de base, ignorant parfaitement le goût des tomates traditionnelles... Leur seule référence gustative étant leur expérience post-industrielle.

Ainsi pour en revenir au problème de l'énergie propre, on a gavé les citoyens moyens de bonbons et de joujoux dont il pouvaient parfaitement se passer. Aujourd'hui se pose le "problème" du droit à l'énergie pour tous. Et ce problème qui est un faux problème est âprement discuté dans des sommets mondiaux dédiés à cette cause... Voilà où nous en sommes arrivés actuellement.

La vraie solution au problème de l'énergie propre serait de déshabituer le mouton nanti contemporain de son herbe artificiellement teintée de vert et de lui faire découvrir les traditionnels pâturages dont il ignore depuis sa naissance la naturelle couleur, la réelle saveur, l'authentique tendreté.

Tout le reste n'est que considérations faussées par des vues sans hauteur et des besoins qui n'en sont pas.

5 - La pollution des consciences ou le Graal vert

Le combat de José Bové est horizontal : il défend des valeurs palpables. Tout en étant opposé comme lui à l'invasion de la culture Mac-Donald en France mais loin d'être un fanatique de la guerre aux humburgers, je vais quérir ma pitance de temps à autre chez les cuisiniers yankees. Après tout, quelle importance ? Nous ne sommes sur Terre que pour quelques décennies.

La Terre qui n'est pas éternelle... Si la plupart des fumeurs acceptent de prendre le risque de détruire leur corps, de contracter un cancer des poumons pour le plaisir de fumer, pourquoi n'accepterions-nous pas de prendre le risque d'abîmer la planète pour gagner un peu plus de confort, de sécurité, de bien-être ? Qu'y a-t-il d'illégitime à cela ? Rien n'est impérissable en ce monde. La planète se détruira sans nous un jour. Le soleil lui-même mourra car à l'échelle cosmique il n'est pas perpétuel lui non plus.

Etre contre la mondialisation, n'est-ce pas aussi irresponsable qu'être contre la révolution industrielle qui a certes profondément endommagé la planète depuis un siècle mais, quoi qu'on dise, nous a indéniablement fait progresser ?

Les économies d'énergie ? Pure aberration : les réserves de pétrole seront brûlées de toute façon. Que ce soit à petit feu ou à vive flamme, le pétrole brûlera au service de l'activité humaine. Quoi qu'il arrive l'Homme brûlera le pétrole et fatalement il y aura des rejets nocifs dans l'air, économie d'énergie ou pas.

Bien sûr, sur le plan psychologique ces rejets étalés plus longuement dans le temps PARAITRONT moins nocifs pour l'environnement car moins perceptibles à l'échelle humaine. Mais à l'échelle géologique, quelle différence ?

La mode de l'écologie est surtout une manne commerciale pour les industriels : sous prétexte de préservation de l'environnement ils vendent au peuple, et au prix fort, des gadgets à haute valeur morale (voitures "moins polluantes"), mais dont se contrefout la planète Terre.

Bové passera. La Terre passera. Les étoiles passeront. L'esprit demeurera.

4 - L'écologie en question

Après avoir vu à la télévision une intervention argumentée d'un fervent représentant de la cause écologique, Nicolas Hulot, qui dans son discours général particulièrement hystérique prétend que si nous ne changeons rien nous courons à la catastrophe planétaire, de saines, sages, sereines réflexions ont fusé de ma cervelle impartiale. Dans mon esprit clair, critique, apte à la réflexion et pas encore contaminé par l'exaltation collective, des éclatantes évidences se sont opposées aux obscures, approximatives constructions intellectuelles de Nicolas Hulot.

Je commence à me demander si le problème de la pollution de la planète ne serait finalement pas une vaste chimère, une énorme psychose mondiale, un fantasme planétaire comme il y eut en d'autres époques des fantasmes cosmiques (par exemple avec les passages de comètes), religieux, astrologiques, magiques, ainsi que moult autres terreurs irrationnelles... Bref, une pollution universelle des esprits par des fumées médiatico-scientifico-politiques.

L'obsession écologique me semble avoir des point communs avec certains mythes obscurantistes. Hier les sorcières, aujourd'hui la pollution.

Que dit l'adepte de la verdure à tout prix ?

Que nos rivières polluées vont répandre mort, maladie, désastre, que nos pots d'échappement vont provoquer des raz-de-marées, faire fondre la banquise, empoisonner l'atmosphère, que nos activités économiques vont déclencher des cataclysmes, faire gronder le ciel, la terre et encore ébranler les océans...

Et pourquoi pas déclencher l'écroulement des montagnes, faire pâlir le soleil, éteindre -ou raviver- les volcans, provoquer la chute des étoiles ? Soyons sérieux. Cessons d'adhérer à la sottise ambiante, redevenons sensés.

Les rivières françaises sont polluées, je ne le nie pas. Et alors ? Cela fait belle lurette que nous ne mangeons plus de poissons péchés dans les rivières ! Il y a les piscicultures pour satisfaire nos exigences : des truites toujours bien dodues, saines, disponibles à profusion. Dieu merci, l'homme civilisé a su depuis longtemps imiter et même améliorer les bienfaits de la nature. Il n'a pas attendu que les rivières soient polluées pour produire des fruits de la nature encore plus savoureux que la nature jamais ne le fera elle-même... Par conséquent je ne vois pas en quoi la pollution de nos rivières est si catastrophique. Certes cela n'est guère réjouissant et même assez ennuyeux que nos rivières soient ainsi polluées. Je l'admets. Et j'aimerais mieux qu'elles ne le soient point, cela s'entend. Mais c'est ainsi, nos rivières sont polluées et ce n'est pas une raison pour ajouter à cette pollution chimique une inutile bêtise à notre réflexion.

Le problème de la pollution des rivières n'est de toute façon pas si grave qu'on le prétend puisque la blessure que nous avons infligé à la nature s'est tout naturellement accompagnée de son remède. En effet, nos usines de retraitement des eaux ne sont-elles pas nées pour contrer ces pollutions, précisément ? En ce cas où est le problème ? De quoi nous plaignons-nous ? N'avons-nous pas de l'eau pure à la sortie de ces centres de retraitements des eaux ? N'est-ce pas là un réel progrès ? Nous sommes étrangement -et de manière parfaitement stupide et irrationnelle- plus prompts à nous désoler de voir couler l'eau sale en amont de nos usines que nous réjouir à la voir jaillir, claire, en aval... Nous grossissons de façon outrancière la boue initiale tout en occultant l'onde limpide qui en naît. Et pourtant, en cela l'homme a fait bien mieux que la nature : il l'a purifiée en un temps record. Là où la nature aurait mis des années à régénérer ses eaux polluées, l'homme avec son génie a été cent fois, mille fois plus vite !

Et puis qui se baigne encore dans les rivières ? Les plages depuis presque un siècle ont remporté les suffrages des vacanciers.

Que prétend encore l'écologiste ?

Que nos émanations carboniques vont étouffer le globe terrestre à petit feu, le réchauffer, le vider en partie de ses hôtes, jusqu'à changer les contours des côtes par l'effet de la fonte des glaces aux pôles... Rien que cela. Depuis la création de la terre aucune éruption volcanique n'est jamais parvenue à engendrer de tels bouleversements, encore moins à éradiquer la vie sur la planète. Sérieusement, quel est l'impact de l'action de deux milliards de pots d'échappement durant cinquante ans sur une planète dont le poids et le volume de l'atmosphère sont infiniment plus consistants que ces rejets de fourmi ? Cela n'équivaut même pas -du moins je le suppose- au dixième d'une seule éruption volcanique de type Vésuve en 79 de notre ère en terme de masse de matières "polluantes" !

Que des espèces disparaissent, en quoi cela est-il catastrophique ? Depuis la création de la terre, des millions d'espèces sont apparues, puis ont disparu. De manière parfaitement naturelle, dans l'ordre normal des choses, à l'image de tout ce qui existe dans l'univers. Des espèces animales et végétales disparaissent de nos jours sous l'action de nos activités économiques, culturelles, gastronomiques, voire politiques. Je ne vois là que minuscules événements amplifiés par la subjectivité humaine. Des étoiles disparaissent également dans notre propre galaxie et partout ailleurs sous le simple effet du temps qui passe, sous l'action des atomes, bref sous le vent du destin... Telle est la loi des choses. Les écologistes n'échapperont pas à cette loi : eux aussi disparaîtront.

Que ce soit sous le poids de nos activités économiques ou sous les nécessités bien plus féroces encore de la nature, tout change, disparaît. Espèces, montagnes, océans, astres, systèmes galactiques, rien n'est épargné par le grand ordre naturel. Pourquoi les ours et les loups échapperaient-ils à cette loi ? Et pourquoi ne pas inclure l'action humaine dans cet ordre naturel ? L'homme avec sa réflexion, ses choix, sa volonté, son action sur la matière, les saisons, l'ordre "naturel" des choses, n'est-il pas issu de la nature lui aussi ? N'en n'est-il pas d'ailleurs le chef-d'oeuvre ? En quoi les effets de l'action humaine sur la nature seraient-ils pervers ? La disparition du loup, du choléra, de la peste ou du moustique vecteur de la malaria seraient donc des malfaisances selon la logique écologiste ? La nature ne s'occupe-t-elle pas elle-même de faire disparaître des espèces, et par milliers encore ? Certes elle le fait à l'échelle géologique. On reproche à l'homme de le faire à son échelle. Fondamentalement, je ne vois aucune différence. Ni perversion. Il est vrai que la volonté de préserver les espèces est également dans l'ordre naturel des choses humaines, fait partie de notre pensée. Je ne suis pas contre la préservation des espèces. A condition de ne pas sombrer dans la folie consistant à s'ingénier à réintroduire un corps étranger dans un système déjà bien établi. On ne met pas de loups dans une bergerie, pas plus qu'on ne lâche des ours en pleine nature ! Et pourquoi pas la réintroduction des lions à l'orée des villages africains, des tigres tueurs autour les agglomérations du Bengale ?

Entendons-nous : je ne fais nullement l'apologie de la pollution et de la destruction de la nature. Certes j'aimerais que la pollution n'existe pas sur notre planète, que les océans soient nets, les terres propres, les eaux claires. Qui ne le souhaiterait pas ? Simplement je prétends que nous avons fait de la pollution une sorte de quête du Graal moderne, un mythe idéologique et social fou, et donc par définition irrationnel, inutile, voire dangereux.

La pollution de la planète est réelle et ses pires effets se font sentir actuellement, je l'admets. Les effets de cette pollution planétaire sont catastrophiques, il est vrai. Mais dans les têtes.

Et rien que dans les têtes.

3 - L'hystérie autour de la prétendue pollution de la planète

Je refuse de m'assimiler, moi citoyen français civilisé héritier des beaux esprits grecs, à un coureur des bois, à un primitif "emplumé" ignorant l'écriture et les arts académiques.

Ce qui ne signifie nullement que je défends les bassesses et aberrations de la civilisation pour autant. Bien au contraire. Simplement, nul ne me fera adhérer à des valeurs régressives... Un porteur de semelles ne peut être assimilé à un sauvage d'Amazonie, et le terme de "sauvage" ne me dérange pas du tout.

Ce n'est nullement nier ou amoindrir la valeur humaine de mon semblable des bois que de le qualifier de sauvage. C'est juste faire le constat que la civilisation ainsi définie sous nos latitudes n'est pas une mauvaise chose lorsqu'elle est exempte d'erreurs, c'est encore prétendre que courir dans les bois à la recherche de gibier n'est pas digne d'un IZARRA épris d'esprit.

Le raffinement est l'apanage des gens éduqués, instruits, sensibles. L'on me reproche mon esprit critique et mon goût pour la chaussure fine. Cela ne fait pas de moi un criminel. La cause amazonienne est une mode vulgaire et même franchement commerciale lancée par des gourous de la cause écologique et reprise par des industriels à destination des esprits crédules et malléables qui s'en nourrissent avec sotte délectation.

Je ne crois pas que la planète soit en danger à cause de nos gesticulations et productions de fourmis. Le globe terrestre est une colossale structure astronomique, ses capacités d'absorption des déchets et d'auto-régulation sont proportionnelles à ses dimensions (vastes), et à sa masse (énorme).

Le reste n'est que fadaises et frayeurs irrationnelles d'écologistes écervelés et superstitieux.

La planète est saine. Ce sont les esprits qui sont souillés par le matraquage médiatique intensif. Je ne crois pas que nos petites pollutions humaines mettent en danger l'équilibre de la planète. C'est un mythe, selon moi. Pour ébranler la nature, il faudrait une masse de rejets carboniques et de déchets toxiques beaucoup plus importante que nos minuscules transpirations d'usines... Je crois que la planète (comme tout système vivant, indépendant ou inter-dépendant, complexe et structuré) a des capacités de défense et de régénération insoupçonnées.

Il est déjà très difficile pour un individu de tuer une vache, un chat, et même d'exterminer les cafards de sa propre maison à l'aide de produits chimiques fort toxiques. Alors pour tuer tout un réseau de vie, de fleuves, de terres avec tous leurs occupants, c'est une mission impossible même en s'y mettant tous avec nos poubelles et rejets carboniques. Au contraire, certains de nos déchets contribueraient plutôt à favoriser la vie en engraissant terres, mers et animaux qui y vivent. Cela fait des décennies que nos paysans polluent les terres avec leurs fertilisants artificiels et produits de traitement toxiques. La terre de nos campagnes est devenue certes impure mais pas empoisonnée pour autant. Ce qui y pousse ne tue pas, au contraire.

Certes la déforestation de l'Amazonie est une réalité. Mais il suffit simplement de regarder autour de soi pour constater qu’elle n’est pas aussi funeste qu’on le prétend. A plus grande échelle, le constat est même réjouissant : la planète supporte les "dégradations écologiques" générées par sept milliards d’êtres humains, sans compter les animaux.

Ne vous fiez pas aux apparences : je suis un authentique défenseur de la nature, je respecte la vie, la terre et les hommes. Bien plus que beaucoup de prétendus écologistes qui consomment de la viande issue des abattoirs industriels sans nulle honte (j’en consomme également de temps à autre, mais je ne dis pas que cela est bien). Simplement on peut être le chantre de la nature sans pour autant être imbécile, borné, dénué de sens critique. Je reste très sceptique : je suis persuadé que la terre n’est nullement empoisonnée, que la déforestation est anecdotique au regard des immensités boisées de la planète. On a l'habitude de se focaliser sur les parcelles déboisées, mais on ne parle jamais des océans végétaux encore intacts.

De toute façon il faut faire un choix : ou l’humanité se suicide par amour de la nature, pour la "protéger" et faire de la planète une immense friche laissée aux fauves et aux nuisibles de toutes sortes, ou l’homme accepte de marcher sur les fourmis et les pâquerettes pour vivre et faire triompher la cité, symbole et summum de la Civilisation.

Un minimum de bon sens permet de se libérer des chaînes de la pensée étatique, écologique ou médiatique. Chacun devrait pouvoir se forger une opinion par soi-même, n’est-ce pas ce qui fait la dignité de l’homme ? Au lieu de cela une poignée d’irresponsables affole la terre entière pour des chimères reprises par des citoyens-moutons séduits par un discours infantile, benoît, lénifiant et stéréotypé, parfaitement dans l’air du temps ! Jusqu’à preuve du contraire la planète se porte admirablement. Certes il y a une certaine pollution et des déboisements... Et alors ? Cela n’empêche pas le globe de tourner. Les paroles et les bilans alarmistes des écologistes ne la feront pas dévier d’un cil.

Certes la pollution existe. Mais comment voulez-vous faire une omelette sans briser de coques ? Et puis les animaux se mangent bien entre eux, non ? L’humanité a bien le droit de vivre elle aussi. Les forêts ne sont-elles pas là pour nous aider à construire nos maisons et à les chauffer ? Les castors font bien des barrages en abattant des arbres, pourquoi l’homme n’aurait-il pas le droit d’exploiter la nature à son tour ?

Quant aux indigènes, je ne nie pas leur droit légitime de vivre dans leur milieu naturel ancestral. Je dis simplement que l'on ne peut raisonnablement pas sacrifier l'extension de la Civilisation s'accompagnant du bien-être de millions d'occidentaux pour préserver le mode de vie d'une poignée d'individus qui voudraient s'accaparer l'Amazonie !

Il faut juste trouver des accords, faire accepter des concessions aux différentes parties, indigènes et entrepreneurs forestiers compris. Il serait trop facile de mépriser l'avenir économique de milliers de gens pour qui l'exploitation forestière (même illégale) est le seul moyen de survie. Allez donc persuader un chef de famille travaillant dans l'exploitation de la forêt amazonienne d'abandonner la seule source de salut économique qu'il connaisse pour aller grossir les bidonvilles sous prétexte de protéger le mode de vie de quelques familles d'indigène...

Pourquoi est-ce la Civilisation qui devrait mettre à terre des millions d'individus, juste pour faire triompher les caprices d'une pensée sottement orientée vers la défense folle, irrationnelle, stérile, régressive de certaines minorités ?

Je ne vois pas en quoi il est mal de vouloir non pas "détruire" comme le prétendent les écologistes, mais exploiter les forêts à des fins économiques. Abattre des forêts entières ce n’est pas "détruire", au contraire c’est créer de la matière première au service de l’homme, c’est encore capter de l’énergie thermique renouvelable, c’est contribuer à l’économie, bref c’est initier une dynamique d’activités industrielles, agricoles, citadines, humaines...

On ne "détruit" pas la nature, il serait bien idiot de croire que l’homme s’amuse à détruire la nature (les écologistes à ce propos usent de termes pernicieux, trompeurs, et par le choix de ces mots artificieux ils polluent, manipulent sournoisement l’inconscient des masses)...

Au contraire, en abattant des forêts l’homme pratique l’entretien, la préservation et le renouvellement non seulement de la nature mais aussi de l’économie. Pourquoi d'ailleurs l'économie serait-elle une chose mauvaise dans la mythologie écologiste ? La pollution date de l’époque des cavernes, dès que nos ancêtres ont allumé leur premier feu de joie. Le terme "pollution" ne signifie d’ailleurs pas grand-chose. Je préfère dire "effet de l’activité humaine".

Ces termes neutres ont l’avantage de ne pas orienter les esprits et de laisser chacun se faire une opinion.

Je crois que tout se passe dans la tête des écologistes, à l’image du fameux "éther" de l’espace ou de la "génération spontanée" que les savants du XIXème siècle évoquaient avec le même aplomb que nos écologistes annonçant la fin prochaine de notre monde entièrement déboisé et même bientôt entièrement recouvert par nos ordures...

A force de vouloir mettre l'arbre au centre du monde l'écologiste fraternisant avec les singes a fini par croire qu'il y était perché lui aussi.

Ce serait oublier que l'être humain dépasse d'une tête toute la Création. C'est à la nature de se plier au caprice humain et non l'inverse...

C'est l'être pensant qui doit faire de l'ombre aux cimes, lui qui doit faire la loi au-dessus de sa tête, lui qui doit civiliser la friche !

L'Homme est un seigneur, pas un esclave : les sommets verts ne domineront jamais sa matière grise.

2 - Polluez !

Pour contrer les adeptes de l'hérésie millénariste du "Veau d'Or vert" en proie à l'hystérie climatique qui annihile jusqu'aux plus critiques et érudits des esprits de ce monde aliéné à la vérité médiatique unilatérale, je propose l'électro-choc izarrien : la libération effrénée des particules vivifiantes de l'intelligence dans l'atmosphère de la pensée contemporaine polluée, enfumée, sclérosée par les versets écologiques.

Quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, tout le pétrole sera brûlé, d'une façon ou d'une autre. Nos lois anti-pollution et "moteurs propres" ne sont que décrets de fourmis et agitations de papillons au regard de leur impact réel sur la planète : insignifiant.

Plus vite on brûlera nos réserves d'hydrocarbures, plus vite le problème psychologique de la "pollution" sera réglé.

Car le problème de la pollution est plus dans les têtes que dans les faits.

Puisque de toute façon notre énergie fossile sera consumée (plus ou moins vite il est vrai, mais là encore à l'échelle géologique un an, un siècle ou mille ans reviennent au même), autant mener rondement l'affaire en profitant pleinement des bénéfices que cela nous apporte. Culpabiliser pour "la planète" comme disent les messies d'opérette et leurs disciples infantilisés, (tous persuadés de "rouler propre" avec leurs voitures thermiques), n'empêche pas les hydrocarbures de brûler. Ni ne fait qu'ils se consument plus légèrement...

Au passage il est intéressant de noter que les termes "pour la planète" sont en voie de devenir magiques : l'argument purement émotif se suffisant à lui-même. Vide mais efficace. De l'ordre du superstitieux.

Dans leur acception intrinsèque les voitures propres n'existent pas. Rappelons que "polluer moins", c'est comme "tuer moins", "empoisonner moins", "détruire moins".

Faire "moins sale" n'a jamais fait propre.

Ou plus exactement, parce que quand il s'agit de brûler les réserves de pétrole la notion de "polluer moins" n'a plus aucun sens, il serait plus juste, plus honnête de dire : POLLUER PLUS LENTEMENT A L'ECHELLE HUMAINE.

Ce qui revient à dire polluer à l'échelle de la psychologie collective. Mais non à l'échelle géologique. Ce qui dans les faits, et rien que dans les faits, est dérisoire. Encore une démonstration éclatante que la pollution de la planète est surtout dans les cerveaux !

Non l'humanité n'est pas folle au pont de se suicider, asphyxiée par ses propres exhalaisons ! C'est sous-estimer l'Homme et son génie que de lui prêter de si piètres instincts ! Les écologistes ne sont que les manifestations hystériques de l'humanité, une fausse alarme, non ses anticorps.

A l'échelle mondiale l'écologie est une fièvre passagère, une réaction épidermique, un frisson d'obscurantisme.

Une diarrhée bruyante mais peu virulente.

Les écologistes sont très actifs. Le monde malgré tout poursuit ses activités industrielles et économiques, les émanations carboniques de la Chine étant la preuve réconfortante de la bonne santé de l'humanité qui heureusement ne s'arrête pas de respirer pour une simple allergie locale.

De toute façon nous ne polluerons jamais plus que nos réserves ne nous le permettent. Or, à entendre les Verts, nos rejets nocifs sont comme des vannes de plus en plus larges ouvertes sur le ciel, toutes issues de puits intarissables... Fumée ! Hystérie ! Absurdités !

Ce n'est pas parce que les écologistes font plus de bruit que les cheminées des usines qu'ils ont raison. En général les malades se plaignent avec fracas : ils gémissent, crachent, pleurent, crient.

Tandis que les bien-portants restent discrets.

Polluons donc sans remords car la pollution n'existe pas, du moins ses effets concrets sur les éléments sont insignifiants. L'homme qui a plus d'un tour dans son sac et jamais ne dit son dernier mot trouvera toujours des solutions à ses problèmes. Plus vite nous épuiserons nos réserves d'énergie fossile, plus vite nous trouverons d'autres "sources de vie" pour faire tourner nos moulins.

Dans cette perspective, polluer c'est oeuvrer indirectement pour le progrès. Plus nous "polluerons", plus l'ingéniosité humaine brillera pour inventer des soleils, mettre de la lumière dans nos moteurs, de l'intelligence dans nos centrales électriques.

Polluez, polluez au lieu de vivre dans la peur et la culpabilité, polluez et vous serez sauvés de l'inanité des Verts -amis des bêtes et ennemis des hommes, laudateurs des oeuvres de la friche et détracteurs de la Civilisation- qui à force d'imaginer des noirceurs finissent par voir rouge quand -et c'est dans l'ordre réel des choses, la loi douce de l'évolution- l'avenir s'annonce définitivement rose.

SUITE

Réponse à un détracteur me reprochant ce présent discours

Comme la plupart des irresponsables complices de l'hystérie collective, vous êtes simplement victime du discours médiatique qui vous sert son mets préparé favori. Les médias depuis des décennies ont proposé pleins d'autres plats plus ou moins racoleurs, plus ou moins dans l'air du temps et c'est la purée verte qui a eu le plus de succès : elle est donc devenue vérité officielle.

Infiniment plus urgent, plus vital et réel est le problème de la faim ou le problème de la malaria, fléaux REELS complètement tus par les médias.

La pollution est une hérésie médiatique reprise par certains politiques et répercutée sur les populations repues plus réceptives aux idéaux "modernes" (idéaux gratifiants en terme d'image socio-culturelle) qu'aux soumissions à des nécessités pesantes. "Sauver la planète" -qui n'a jamais été en péril- donne du lustre à l'ego, à la communauté.

Comme si 100 millions de bras pouvaient renverser les océans, abattre les montagnes, déplacer les continents...

Bref, les moutons écologistes bêlent en choeur dans leur pré vert pendant que leurs frères humains du sud souffrent dans un silence médiatiquement correct.

Chaque époque a cru à la fin du monde : comètes, sorcières, athéisme, an mille, avènement de la poudre à canon, de l'imprimerie source de diffusion de toutes les hérésies, etc... Les prétextes les plus absurdes faisaient entrevoir le pire.

A chaque siècle ses névroses.

1 - Vive la pollution !

La pollution est une réalité plus médiatique qu'effective, à mon sens.

Je ne nie pas la pollution, je prétends seulement qu'elle est insignifiante. Je ne crois pas que l'homme puisse faire fondre les pôles. Et quand bien même il le pourrait avec ses petites fumées, quelle importance ?

Depuis que l'homme est sur terre il n'a cessé de la transformer, de canaliser ses forces, de l'embellir, de la domestiquer à sa convenance.

Bref, de donner un visage humain à la friche originelle.

Agir sur notre globe originel, c'est nécessairement le défigurer.

Creuser le sillon n'a rien de naturel, certes. Mais justement, c'est cela que l'on appelle la CIVILISATION. Fondamentalement le geste est le même entre faire naître un sillon et faire sortir de terre des usines : l 'acte reste un acte de civilisation.

La seule différence est dans la profondeur de la plaie dans le sol occasionnée par le génie humain. Mais le principe est le même.

Pour réduire, voire éliminer radicalement la pollution, il faudrait tout simplement cesser de vivre. Absurde, non ?

Ne perdons pas le nord : vivre c'est polluer. Revoyons plutôt la notion de "pollution", puisque respirer c'est fatalement "polluer". Que ce soit le poumon humain ou le poumon industriel qui rejette du "gaz nocif", fondamentalement quelle différence ? Les deux sont au service de l'homme. La pollution fait partie intégrante de la vie comme la mort, la souffrance ou les morpions.

Excréter, uriner, suer, rire, aimer le beurre, les carottes, son chien, ses enfants, sa femme, sa maîtresse, n'est-ce pas contribuer activement à la "pollution" ? L'écologiste primaire voit les problèmes sans aucun recul, essentiellement à échelle sociale, psychologique et non dans sa globalité, sa complexité, ses nuances. Encore moins sous l'aspect philosophique.

Débarrassée des fumées émotionnelles, la "pollution" ne signifie plus grand chose. A la lumière de la pensée rationnelle cette "pollution" est à reconsidérer car elle n'a plus du tout le même sens vue sous l'angle de la subtile, durable et gigantesque machinerie géologique qui se moque des spéculations humaines...

Je suis persuadé que les fumées d'usine -tout comme les vomissements volcaniques- s'incluent dans la complexe, miraculeuse alchimie des éléments. Selon moi les fumées industrielles ne s'opposent pas à l'ordre : au contraire elles entrent dans la danse géologique. La planète réagit aux agressions comme notre corps face aux virus : elle tire profit des stimulations extérieures pour recombiner ses éléments et s'enrichir, trouver des parades, se complexifier à l'infini.

Elle se réinvente en permanence, se renforce pour mieux tourner, durer, briller avec ses soeurs dans la grande symphonie galactique. A l'image du corps humain qui s'adapte à son milieu et gagne des centimètres, des anticorps, des années de vie supplémentaires avec les siècles et, parallèlement, invente l'agriculture, l'Art, le chant grégorien, les réseaux d'égout, les médicaments, les fusées interplanétaires, INTERNET, etc.

Tout dans la nature nous montre que la vie est un principe auto-régénérateur, auto-réparateur d'une insoupçonnable ingéniosité triomphant de tout, s'imposant partout, émergeant de toutes part sans explication.

N'est-ce pas miraculeux ?

Bien sûr entre l'agression (ou plutôt la stimulation extérieure) et sa mise à profit il faut un laps de temps nécessaire. Plus la machine est imposante, plus elle a besoin de temps pour s'adapter à sa nouvelle condition. Entre la plaie et sa totale guérison il y a la cicatrice. Ce que nous vivons à notre échelle, ce sont les effets immédiats de ces stimulations. Pour faire simple, les plaies, les cicatrices. Pauvres fourmis naviguant sur le vaste paquebot planétaire, nous sommes trompés par notre manque de recul... Mais nos enfants naîtront dans un monde réparé et fortifié.

Le principal défaut des images spectaculaires que l'on nous montre au sujet de la pollution, c'est qu'elles sont spectaculaires précisément.

Le prodige de l'adaptation des éléments face aux activités humaines, volcaniques, telluriques ou cosmiques est, il est vrai, moins clinquant pour l'oeil blasé, moins retentissant en termes médiatiques. Cette merveille des merveilles est plus lente à constater (plus difficile à admettre psychologiquement tant les humains, habitués à la voir, ont tendance à la nier), elle n'en est pas moins réelle.

"Pollution" est un terme dont le sens a été perverti pour servir des causes politiques : sa forte connotation négative agit puissamment sur la psychologie des foules de la même manière que les termes "chrétien", "juif", "républicain", "hérétique" furent en d'autres temps lourds de conséquences pour qui y était sensible.

L'humanité des ânes a un grand défaut : elle réagit comme une girouette au vent médiatique. Il aurait suffit que depuis une ou deux décennies les médias insistent sur les dangers d'une éventuelle collision d'un astéroïde contre la planète (au lieu de focaliser l'humanité sur la pollution) pour qu'aujourd'hui la mode soit à l'hystérie cosmique...

Il se trouve que c'est la pollution qui a "marché" médiatiquement parlant, alors le monde (des nantis) s'est mit au vert. La prise de conscience écologique est purement artificielle, fabriquée de toute pièces par les médias et non pas spontanée, intuitive. La preuve qu'elle n'a rien d'universel, c'est qu'elle est active exclusivement dans les "pays snobs". L'écologie est la morale des nantis, la religion des repus, l'idéal des âmes bernées par les apparences.

A mes yeux le vrai problème de l'écologie c'est l'eau. Le reste n'est que divagations et fumée.

Quant aux fumées d'usines, elles prouvent la bonne santé de l'humanité. Les pays pauvres envient nos émanations industrielles. Que les écologistes aillent tenir leurs discours devant les miséreux des bidonvilles qui bavent d'envie devant nos villes propres et débordantes de richesses ! Ils passeront pour des fous. Pire : des criminels.

Jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais été malade en mangeant des produits issus de la terre, ni été intoxiqué par l'ingestion d'eau, encore moins eu la peau brûlée par la pluie... Au contraire je trouve l'air respirable (même en ville), la nourriture excellente, la campagne enchanteresse, les étoiles magnifiques au-dessus du monde. La civilisation a du bon, tandis que la misère, la sauvagerie, l'ignorance, la régression sont de vrais calamités.

Certes il y a quelques forêts détruites par des pluies acides en Allemagne dont on a fait tout un fromage... Les forêts allemandes ne sont pas les forêts du monde entier. Ce n'est pas parce qu'on montre des images sensationnelles d'un drame local que la planète est en feu pour autant. On ne cesse de nous montrer les parties blessées de notre monde tout en omettant de nous montrer ses vastes parties saines...

Quand les Verts mettent le doigt sur les infimes furoncles de la terre, moi je vois les océans végétaux de l'Amazonie encore vierges, je vois les immensités intactes et sauvages de la planète, toutes ces beautés terrestres, cette santé géologique, ces espaces sains, ces réserves naturelles, ces richesses potentielles dont on ne parle JAMAIS.